"Le pouvoir des fleurs"
Histoire et anecdotes de cette chanson signée Laurent Voulzy pour la musique et Alain Souchon pour le texte.
Un tube issu d'un célèbre slogan hippie.
Extraite de son 3ème album Caché derrière, Le pouvoir des fleurs sort en 1992. L'album, élu album de l'année en 1993, a été créé avec son complice, Alain Souchon. Pour l’écrire, les deux amis s’étaient retrouvés à Carnac, au bord de la mer. Ils ont raconté qu’il y faisait tellement chaud ce printemps-là qu’ils travaillaient la nuit. Pour cette chanson, Alain Souchon et Laurent Voulzy explorent le thème de l’écologie, du respect de la nature. Un thème cher au Guadeloupéen. Mais c'est aussi une chanson sur le thème de la paix, car le pouvoir des fleurs fait bien sur référence au "Flower Power", le célèbre slogan du mouvement hippie dans les années 60, qui symbolisait la non-violence.
Le slogan est né pendant le Summer of love, en 1967. En particulier lors d’un rassemblement à San Francisco où les hippies portaient des fleurs dans les cheveux et en distribuaient autour d’eux. Les médias les avaient alors surnommés les "flower child". On se souvient des images de hippies glissant une fleur dans le canon d’un fusil lors des manifestations contre la guerre du Vietnam. Laurent Voulzy et Alain Souchon utilisent ces images iconiques, symboles de non-violences pour en faire un hymne à la paix et au respect de la nature. Elle est devenue emblématique pour l'écologie puisqu'elle évoque un respect de la vie dans la nature, y compris des animaux ; ainsi dans ce paragraphe : "Ah! sur la terre il y a des choses à faire pour les enfants, les gens, les éléphants ah! tant de choses à faire et moi pour te donner du cœur je t'envoie des fleurs."
Succès et postérité
Le Pouvoir des fleurs est devenu un des plus grands succès de Laurent Voulzy et une de ses chansons incontournables. Les Enfoirés, puis les Kids United, et bien sûr énormément d'émissions de télévision ont poursuivi l'oeuvre de Laurent Voulzy en interprétant cette chanson éducative, humaniste et pleine d'espérance.
Avec Alain Souchon, on a créé quelque chose de magique qui a transformé nos vies.
C'est assez dingue. Parfois, Alain m'appelle en me disant qu'on a du bol.
- En 1993, il y a Le pouvoir des fleurs. Les fleurs et leurs symboles vous touchent beaucoup. C'est un hymne à la paix, une main tendue. Il y a du jasmin, du lilas, une rose, des géraniums. C'est très poétique.
- Oui. Le géranium a été une source de conflits avec Alain. Quand il écrit le mot "géranium", je lui dis que je n'aimais pas les géraniums, "tu ne peux pas mettre 'géranium' dans cette chanson, Alain."
"On va mettre 'géranium' dans cette chanson, Laurent."
"Non, tu ne peux pas mettre 'géranium', j'ai horreur des géraniums."
Oui, mais tu ne comprends pas que justement les géraniums, c'est ça qu'il faut mettre."
Je lui ai dit que c'était des petites fleurs qui font un peu tristes sur les petits balcons.
"Justement !"
C'était la grande discussion et au final, il a encore eu gain de cause.
Le pouvoir des fleurs, une idée très naïve, mais que je trouve éternelle
On était en Bretagne et j'ai dit, "Alain, tu vois toutes les idéologies s'écroulent". Je trouve que les seules choses qui comptent, c'est très naïf, mais c'est l'amour, la paix. Au fond, le dernier geste d'une personne qui quitte la terre, qui quitte la vie, ce n'est pas une idéologie, c'est une main tendue qui tient la sienne. C'est l'amour. Les idéologies nous cassent les pieds, moi, j'ai envie de faire une chanson, "baba", "Flower power". Il m'a dit : "Il faut donc l'appeler 'Le pouvoir des fleurs'."
Une chanson très utilisée pour l'écologie
- Cette chanson est très utilisée, notamment pour l'écologie. Elle parle du respect de la nature, de l'environnement. C'est là où vous avez fait très fort, vous aviez déjà une vision là-dessus.
- Oui. Je pense que tous les deux, avec Alain, on a toujours été outrés par les outrances et les outrages. Cette chanson parle de l'environnement, obligatoirement de paix, d'amour, des seules choses qui comptent. On a toujours été sensible à cela.
Mais qui est Arthur ?
On a beau se prénommer Arthur, n'est pas RIMBAUD qui veut! Car c'est bien d'Arthur RIMBAUD qu'il s'agit dans la chanson de Laurent VOULZY. Il fait en effet référence au vers du poème "Le bateau ivre" : "Je regrette l'Europe aux anciens parapets". Mais ça n'est pas une expression.